Voyager seule en Inde : raisons et conséquences

Voyager seule en Inde : raisons et conséquences

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En réalité je ne sais pas vraiment ce qui m’a poussé à venir ici. Une envie immense et incontrôlable de partir à la rencontre de l’inconnu, certes. Cette envie qui guide tous mes choix depuis petite. Ok mais pourquoi l’Inde et surtout, pourquoi Rishikesh ? Au pieds de l’Himalaya, cité connue pour attirer des milliers de voyageurs venus apprendre le yoga. Pays immense, qui attire ou fait peur, qui a tant à nous offrir.

Courage, inconscience ou nécessité ?

"Hey, Papa, Maman, le mois prochain je pars vivre 2 mois à Rishikesh, dans le nord de l'Inde."

Et je pars seule. 

Et je n'ai jamais quitté l'Europe. 

Et je suis une femme de 24 ans. 

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Certains diront courage, d'autres diront inconscience. D'autres encore ne comprendront jamais.

Pour moi c'était une nécessité. Un besoin urgent. 

"Marie si tu ne pars pas maintenant, tu ne partiras jamais."

Je voulais partir et je voulais partir seule. 

Loin. Longtemps. Enfin, suffisamment longtemps pour me voir transformée.

D'une part parce que j'aime ça. Se retrouver seule dans des endroits inconnus. Se challenger et découvrir. Partir à nouveau à la rencontre de soi et à la rencontre des autres. 

Partir ok, mais pourquoi l’Inde et surtout, pourquoi Rishikesh ?

Au pieds de l’Himalaya, cité connue pour attirer desmilliers de voyageurs venus apprendre le yoga. Pays immense, qui attire ou faitpeur, qui a tant à nous offrir.

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Quand on me demande pourquoi je pars là-bas, je réponds toujours quasiment quelque chose de différent.

Je pourrais dire que j’ai toujours été passionnée par la culture indienne mais c’est faux. Ça m’intéresse évidement. La vérité c’est que je n’aime pas vraiment manger épicé et que, en tant qu’hypersensible qui se respecte, je dois faire pas mal d’efforts pour surmonter les bruits et l’agitation continuelle autour de moi.

Mais peut-on résumer l’Inde à ça ? Evidemment que non.

Je rencontre des gens qui ont planifié ce voyage depuis des années. Des professeurs de Yoga qui réalisent leurs rêves : venir prendre des cours dans les ashrams les plus réputés du monde.

Parfois je me sens comme une imposteuse.

Ces gens rêvent et partent.

Je fais l’inverse.

Je pars, puis je rêve. Je m’inspire. Je prends. Je donne.J’absorbe tout ce que je vois.

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La vérité c’est que plus c’est différent, plus ça m’attire.

Moins je connais. Plus j’ai envie de connaître.

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En 2021, j’ai vécu 4 mois en Sicile. Là-bas je me suis liée d’une forte amitié avec un Italien.

C’est à Palerme que j’ai vraiment commencé à m’intéresser aux modes de vie alternatifs, j’étais déjà passionnée par le voyage, c’est clair, mais fréquenter au quotidien des « digital nomads » a confirmé le fait que je voulais vivre « sur la route », au moins quelques années.

Mon ami italien vit ici, à Rishikesh depuis plusieurs mois maintenant. Il a monté un coworking/galerie d’art dansl’objectif de créer des ponts entre voyageurs et locaux, organiser des expositions d’art, des évènements, et faire marcher les commerces locaux.

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Quand il m’a fait part de son projet,je me suis dit : ok je pars, j’ai un contact sur place, je peux travailler delà-bas et faire grandir mon activité freelance et en même temps je peux aider au développement d’un projet qui fait sens pour moi.

Tant de raisons qui m’ont poussé à venir ici finalement.

Tant de raisons« concrètes », « explicables » qui peuvent m’aider à justifier mon choix quand on me demande « Marie, pourquoi tu pars ? ».

Mais je sais au fond de moi, et comme la majorité des voyageurs, que la véritable raison on ne la connait pas.

« Tu n’en est pas consciente mais tu es à la recherche de quelque chose ».

La véritable raison d’un voyage, on ne la connait qu’à la fin, quand, de retour en France, ou dans notre pays d’origine, on se rappelle du temps passé à discuter avec des inconnus au bord d’un fleuve, on se rappelle des senteurs différentes, du sentiment de liberté inexplicable quand tu es loin de tout ce que tu connais, mais qu’étrangement tu te sens absolument à ta place.

Et alors on comprend et on se dit « oui, tout fait sens ».